
Anaïs
Nous avons rencontré Anaïs qui a travaillé dans un monde de requins pendant longtemps. Quelle ironie pour cette amoureuse de la nature qui, enfant, voulait être vétérinaire ! A la suite du licenciement de son père, sa famille traverse une crise financière sans précédent. Ébranlée par cet événement, Anaïs prend un autre chemin et devient avocate… au service des entreprises ! Elle n’a qu’une obsession : ne plus jamais être dans le besoin. Et puis… la petite fille n’est jamais bien loin !
"Je suis devenue avocate parce que j’ai toujours eu une notion forte de justice.
A 10 ans, le chômage de mon père nous a contraints à quitter le sud de la France pour la région parisienne. Cela a été un bouleversement pour moi. Tôt, j’ai voulu gagner de l’argent. J’ai fait mes études à l’université. Un Master 2 DJCE (diplôme de juriste conseil d'entreprise). Je me destinais au monde de l’entreprise et j’ai ensuite tenté l’avocature. J’’ai réussi le concours pour poursuivre à Versailles comme avocat en droit du travail pour les entreprises. J’ai été challengée intellectuellement. Heureuse pendant longtemps, l’exercice de ce métier m’a ensuite rattrapé. J’avais besoin de temps pour puiser dans mes connaissances. J’étais tiraillée, je n’avais de temps que pour lire ce qui se rapportait au droit et mes moments de loisirs ne permettaient plus la découverte d’autre chose.
“Comme si mon cerveau s’encombrait de règles de droit “
C’est ce qui m’a fait me questionner sur mon bien- être dans cette profession dont j’avais perdu le sens. Je n’étais plus sur ma mission de vie, je voulais être plus utile.Durant ma grossesse, ça a été la révélation. Responsable, au sens physique, j’avais besoin de chérir la planète.” Tout est dans tout”. Porter la vie m’a réveillée sur le projet plus global de faire du bien autour de moi. Dans mon métier premier, la question écologique au sein des entreprises m’a nourrie bien trop tardivement. Pendant longtemps changer de métier a été un fantasme mais comme je suis assez connectée avec moi-même, la question est revenue sans cesse. Elle s’est faite de plus en plus assourdissante. J’admirais les gens qui franchissaient le pas.
Pourquoi j’acceptais l’idée de souffrir dans le travail ?
Mon congé maternité a été une pause salutaire. C’est devenu vital, il était urgent que je puisse progresser sur mon chemin de vie. Je voulais prendre soin des autres. Dans mon domaine je n’avais pas l’impression de contribuer au soin de l’environnement. Cette valeur est devenue plus forte en vieillissant. A travers mon prisme d'enfant, ma volonté d’aider les animaux se révèle aujourd'hui en aidant les autres. J’ai toujours voulu tout contrôler mais on ne maîtrise pas tout dans la reconversion. C’est une vague de fond qui m’a submergée. J'ai accepté de me laisser porter.
Il y a tout d’abord eu de l’incompréhension aux yeux de mes proches qui n'envisagent pas qu’on puisse quitter un statut qui semble privilégié. La question financière se posait également. Les compromis nous ont permis d’avancer. Je sais que désormais je touche davantage du doigt ce qui fait mon essence. La formation de naturopathe est une charge importante de travail personnel Je suis à la fin de mon cursus. Il est intensif. Quand on sait comment notre corps fonctionne cela implique plus de responsabilités. On connait les relations de causes à effet entre notre hygiène de vie et nos inconforts. J'aurais aimé trouver ma voie plus tôt. Quand on est sur notre chemin, il y a des synchronicités qui se créent. Cela implique de faire confiance."

